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« Au début était le silence  » Poème symphonique – Claude Torrent
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« Au début était le silence  » Poème symphonique

Le poème symphonique est une composition orchestrale de forme libre dite souvent musique à programme, inspirée par une idée poétique ou descriptive, très en vogue au XIXe siècle. Les plus connus sont  Les Préludes de Franz Listz inspirés des nouvelles méditations poétiques d’Alphonse de La Martine  mais aussi le Ainsi parlait Zaratoustra de Richard Strauss à partir de oeuvre philosophique de  Friedrich Nietzsche  et Les djinns de César Franck  sur un poème de Victor Hugo .Le poème symphonique peut se faire aussi le vecteur d’une pensée nationaliste comme le Finlandia de Jean Sibélius ou la Moldau de Bredich Smétana. D’autres oeuvres comme l’apprenti sorcier de Paul Dukas peuvent être aussi considérées comme des poèmes symphoniques.

J’ai écrit cette pièce symphonique d’une durée d’environ 13 minutes à partir d’un texte de Raymond Ségal. C’est un auteur plutôt méconnu mais que j’ai eu l’honneur de rencontrer et pour lequel j’avais le plus profond respect. Fontenaysien ,c’était un homme très engagé dans la ville et d’un très grande érudition. Mélomane , grand connaisseur de Mozart et de son œuvre nous avions plaisir à parler musique quand nous rencontrions . Il devait malheureusement nous quitter le 10 janvier 2020.

Le texte fait plusieurs fois référence à la musique : « Le silence fut rompu par les pizzicati des goûtes frappant le carreau »,  « grondèrent les voix graves de violons-ciel » , « retendirent les grandes orgues de la nature . » «  Et le silence fut rompu par la sonnerie au mort » .

J’ai donc essayé par l’utilisation de l’orchestre de rester au plus près du texte . Après deux pizzicati et un unison des cordes  pianissimo un cor solo  va nous faire sortir du silence ; un bref passage où chantent la harpe et les bois, puis  un cor  et une trompette soli ,soutiennent les pizzicati des cordes comme des gouttes sur les carreaux . Le grondement des violoncelles et des contrebasses repris sous la forme d’une fugue  par les altos puis les violons aboutit sur un fortissimo qui introduit les grandes orgues préfigurant l’orage. Un retour au calme  suivi d’une pastorale puis d’ un adagietto introduit au cor anglais ramène une forme d’appaisement .Un roulement de timbale rompt le silence pour un retour au fracas que ponctuent de façon  solenelle  les grandes orgues et la sonnerie au mort avant le retour au silence qui se termine sur un pizzicato des cordes.

J’en offre là un version numérique qui malheureusement ne  rend pas aussi bien qu’une exécution par un véritable  orchestre.

Partition:

https://imslp.org/wiki/Au_d%C3%A9but_%C3%A9tait_le_silence_(Torrent%2C_Claude)

 

 

Le silence Au début était le silence

Et Dieu fit son apparition Il trouva la terre bien sèche

Alors il créa la pluie Le silence fut rompu

Par des pizzicati des gouttes Frappant aux carreaux

Et Dieu dit que cela était bon

Alors il créa l’orage

Grondèrent les voix graves

Des violons-ciel Et Dieu dit que cela était bon

Alors il créa le tonnerre

Retentirent les grandes orgues

De la nature Et Dieu dit que cela était bon

Alors il créa la foudre Et Dieu dit demain dimanche je me repose

Après moi le déluge

Le lundi matin dans un silence Revenu

Dieu créa l’homme et la femme Il leur offrit un grand jardin

Avec un arbre couvert de fruits Et plein de feuilles

Obéissons à la première consigne On verra plus tard

Alors ils se multiplièrent

Au premier orage L’homme eu peur de la foudre

Alors il inventa la poudre Pour protéger sa femme Et leurs nombreux enfants

La chair de leur chair s de vignes

Sur l’arbre, un écriteau Croissez multipliez, toucher pas au pommier

L’homme dit à la femme Chérie les ennuis commencent

Et la chair de leur chair Devint chair à canon

Et le silence fut à nouveau rompu

Le jardin disparu fit place à un Champ Un champ de bataille

Les voilà rassemblés Dans le grand cimetière

Sous l’œil de dieu leur père

Le père du régiment

Les voilà rassemblés Devant le monument Où leurs noms sont gravés

Tous ceux de leurs parents Tous ceux de leurs enfants

Soldats ou résistants

Les voilà observant Une minutes de silence Une minute de silence

Pourrait-elle étouffer Le bruit de la mitraille

Déchirant les entrailles Distribuant les médailles Brillant sur les poitrails

De tous les survivants Devant le monuments ?

Une minute ! Et le silence fut rompu Par la sonnerie aux morts

Quelle sonnerie la guerre

Raymond Segal

Commentaire:

Très belle composition… Il est nul besoin de rajouter des images…
Tout y est pour s’évader et s’imaginer…
Merci M. Torrent

 

claudetorrent
1 Comment
  • Stephanie Borne

    Très belle composition… Il est nul besoin de rajouter des images…
    Tout y est pour s’évader et s’imaginer…
    Merci M. Torrent

    9 février 2021 at 16 h 29 min Répondre

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